La plupart des personnes diplômées de McGill vous le diront : leurs années d’études à l’Université ont changé leur vie. C’est aussi le cas de Josée Goulet (MBA 1990) et de Jean-Charles Caty (B.Com. 1963), qui ont tenu à aider d’autres francophones du Québec et du reste du Canada à vivre une expérience transformatrice à la Faculté de gestion Desautels.
En 1987, Josée Goulet était une jeune ingénieure en électronique chez Bell Canada lorsqu’elle décide de faire une maîtrise à McGill. « Mon MBA, en particulier les cours de stratégie et de marketing m’ont parfaitement préparé à ce qui venait chez Bell Canada, qui a perdu son monopole en 1992.
« L’introduction de la concurrence signifiait que le service à la clientèle devenait stratégique pour nos affaires », raconte Josée Goulet, qui a participé à l’introduction du téléphone cellulaire au Canada en plus de piloter le début du virage vers Internet.

Une génération complète la sépare de Jean-Charles Caty, qui est entré à la faculté de commerce en 1959. Fils d’un ingénieur minier natif de Montréal, Jean-Charles Caty a grandi dans un petit village du Nord-est ontarien avant de venir à Montréal à 13 ans pour étudier au Collège Mont-Saint-Louis. « À McGill, les étudiants venaient de partout en Amérique et en Europe. J’y ai rencontré mes meilleurs amis qui sont devenus médecins, scientifiques, ingénieurs nucléaires. »
Jean-Charles Caty a été fortement influencé par le cours d’économie du professeur F. Cyril James, diplômé de la London School of Economics, qui était également recteur de l’Université. « J’ai eu la chance de faire mes études à une époque où on nous laissait une grande liberté d’action; tout ce qu’on nous demandait, c’était de réussir nos examens », se remémore-t-il.
Il a mené une longue carrière dans le secteur des placements, dont 28 ans à RBC Dominion valeurs mobilières, où il a été responsable de la division des actions et a siégé au comité de direction. Il a été président du conseil des gouverneurs de la Bourse de Toronto de 1989 à 1991, puis président-directeur général de l’Association canadienne des courtiers en valeurs mobilières de 1991 à 1995. « J’ai toujours redonné à McGill, poursuit-il. Je lui dois beaucoup, et j’ai eu la chance d’avoir les moyens de faire des dons. »
« McGill jouit d’une excellente réputation aux États-Unis et partout dans le monde, mais j’estime que la population québécoise devrait pouvoir en profiter davantage. »
Josée Goulet
Le cursus était bien différent une génération plus tard au moment où Josée Goulet a fait son MBA. « J’ai grandi à Drummondville et j’ai choisi McGill plutôt que HEC à cause de l’anglais. Je travaillais comme ingénieure et j’ai eu de la chance qu’on me permette de le faire à temps partiel pendant trois ans. »
Pour Josée Goulet, c’est le cours de développement organisationnel qui a produit la plus forte impression. « La plupart des autres étudiants, qui n’avaient pas d’expérience professionnelle, n’aimaient pas beaucoup ce cours. Mais pour moi, qui travaillais au sein de Bell, ça m’a ouvert l’esprit sur l’importance de l’équipe et donc des ressources humaines. Ça m’a servi tout au long de ma carrière. »
Après 20 années chez Bell, Josée Goulet a créé sa propre société de conseils en stratégie et en marketing, mais elle a toujours entretenu des liens avec son alma mater, surtout après qu’elle et son mari, l’entrepreneur Jean-Guy Goulet, ont décidé de consacrer leurs efforts philanthropiques à l’enseignement supérieur.
« J’ai d’abord été mentore [pour des étudiantes et étudiants de McGill], puis j’ai créé des bourses, et maintenant je joue un rôle plus structurel », dit-elle. En effet, au mois de mai, Josée Goulet a pris la relève de Ram Panda (M.ing. 1971, MBA 1977) comme ambassadrice principale des dons planifiés pour le Bureau des legs et dons planifiés de l’Université.
Jean-Charles Caty consacre la majeure partie de ses dons aux étudiantes et étudiants de la Faculté de gestion Desautels, notamment pour leur formation pratique par l’intermédiaire d’une bourse de stage. Il a également créé les Bourses d’admission Jean-Charles-Caty pour les francophones qui étudient à Desautels. « Au début, je voulais soutenir des francophones venant de zones rurales comme moi, mais ça posait des problèmes de critères, alors on a changé ça pour l’élargir à tous les francophones minoritaires. »
Josée Goulet affirme que l’Université contribue depuis toujours au rayonnement international du Québec : « McGill jouit d’une excellente réputation aux États-Unis et partout dans le monde, mais j’estime que la population québécoise devrait pouvoir en profiter davantage. Il faut plus de bourses pour les étudiantes et étudiants d’ici. » C’est ainsi que sont nées les Bourses de MBA Josée-Goulet, qui seront remises en priorité à des jeunes de la province.
Jean-Charles Caty convient qu’il est essentiel de soutenir les étudiants. « Je trouve qu’au Canada, de façon générale, tous les gouvernements maltraitent leurs universités, qui sont sous-financées, avec pour résultat que les études sont de plus en plus chères, même au Québec. »
Pour lui, McGill doit maintenir le cap de l’ouverture internationale. « Ce que McGill fait pour le Québec est énorme. L’Université de Montréal joue aussi à ce niveau, mais McGill le fait depuis beaucoup plus longtemps. McGill a aussi beaucoup évolué au plan linguistique. Tout est maintenant traduit et bilingue. C’est magnifique. »